Si la Provence m'était contée ....
J'aimerai vous faire connaître, si ce n'est déjà fait, cette région qui, parmi tant d'autres, regorge de sites interessants, voire curieux. Je vous en parlerai à ma façon, avec mes mots, mes regards. Soyez indulgent, ce ne sera pas le catalogue des guides touristiques car je n'ai rien à y gagner sauf de partager avec vous, peut-être, quelques émotions.
C'est ce qui me conduit aujourd'hui et j'espère dans l'avenir, à créer sur ce site des rubriques qui pourront nous permettre de s'évader, le temps d'une lecture. Nous en avons grand besoin....
J'ai choisi de vous présenter un lieu peu commun en France : les carrières d'ocre à Roussillon dans le Vaucluse entre Gordes et Apt.
Après avoir maintes fois quadrillé cette région, j'ai finalement visité notre "Colorado" français.
Pour ce faire, je suis passée par le village, incontournable, qui précède l'accès du "Sentier des Ocres" qui a harmonisé de cette belle couleur toutes les façades des maisons, des monuments, le sol et toutes les pierres en général. Il n'y a guère que le vert des arbres et arbustes ainsi que la couleur des fleurs qui s'en sortent indemnes.
Le village de Roussillon, "la Delphes rouge" comme l'appelait Jean Vilar, ressemble à une palette de peintre.
En 1780, un habitant Jean Etienne d'Astier découvre qu'après traitement, l'ocre devient un colorant inaltérable et non toxique. Il devient le premier ocrier de France et au XIX° siècle, l'exploitation du minerai devient industrielle. En 1929, on enregistre une production record de 40.000 tonnes.
Au coeur du village, la couleur de la terre se retrouve sur toutes les façades des maisons
Classé parmi les "plus beaux village de france", ce site est un dédale de ruelles et de placettes et une flânerie s'impose depuis la ville basse jusqu'au sommet pour voir son panorama depuis le Château.
Au début des années 30, le marché de l'ocre chute brusquement avec l'apparition des colorants de synthèse, à la couleur plus régulière.
Il est toujours utilisé dans la fabrication des crépis des maisons provençales car il résite à la chaleur et au soleil. Plus inattendu, il entre aussi dans la composition de certains produits :
la croûte de certains fromages, le linoléum, le papier kraft, le carton, la céramique, le caoutchouc et les cosmétiques !
Aujourd'hui, l'exploitation du site touche à sa fin, mais le Colorado Provençal offre toujours son panorama (qui se découvre à pied et en famille) exceptionnel aux yeux des visiteurs !
Quand vous visiterez le "Sentier des Ocres", suivez bien les flèches et vous découvrirez ses merveilles géologiques. Mais pourquoi la terre est elle aussi rouge ?
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Pour la petite histoire :
Une légende raconte que Dame Sermonde, désespérée suite à la mort du troubadour dont elle s'était éprise et tué par son Seigneur de mari, se jeta du haut de la falaise et son sang aurait teinté la terre en rouge ....
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En fait, il y a plus de 200 000 millions d'années, la mer recouvrait la région.
Le sol a bougé, le niveau a baissé et elle s'est retirée emportant avec elle argile, calcaire et sable vert. Ensuite, il a plu beaucoup et ces gisements résultent de l'altération d'une partie des dépots sédimentaires marins causée par les ruissellements permanents à une période tropicale et humide. Le sable vert a blanchi et à la place des particules vertes, un autre sable de ton ocre, s'est glissé : la goethite.
Cette terre ferreuse va former la latérite, la même qu'en Afrique.
Ainsi, au milieu des pins d'Alep, des pins maritimes et des pins sylvestres on va trouver une des plante les plus recherchée: l'orchidée sauvage qui aime pousser dans l'ocre et dont le quart des effectifs poussent dans le Lubéron. Mais ici, il est interdit de la cueillir ou même de ramasser de l'ocre.
Alors, contentons nous de regarder ..... et de prendre des photos !
Ces pigments naturels ont été utilisés dès la préhistoire, on en retrouve sur les parois des grottes.
Pour comprendre le traitement et l'utilisation de ces pigments, la visite du "Conservatoire des Ocres et Pigments Appliqués", installé dans une ancienne usine d'ocre, s'impose.
Cette coopérative culturelle sur les arts et métiers de la couleur vous accueille dans l'ancienne usine d'ocre : expositions, jardin des teinturiers, ateliers pour les adultes et les enfants, formation, magasins et librairie, pour s'immerger (de une heure à une journée) dans l'univers des couleurs naturelles et contemporaines.
Les cheminées de fées se dessinent en ombres chinoises sur les lames et les strates d'ocre et de calcaire mélangés.
Falaises, cheminées, buttes et mamelons, vestiges d'anciennes carrières à ciel ouverts sont saisissants de beauté grâce à cette palette de couleurs changeantes au grès des heures et des lumières.
Un détail technique qui a son importance :
Afin de visiter ce parcours dans les meilleures conditions, il est nécessaire de s'équiper de chaussures bien fermées et s'il fait du vent, de lunettes. Autrement, vous risquez de le regretter, vous allez comprendre pourquoi :
Le village et les alentours sont recouverts de sables ocres qui tournoient lorsque le mistral souffle.
De plus, attention aux vêtements : l'ocre est un colorant puissant. Bonne Balade !
Les chemins sont balisés (vous ne pouvez pas vous perdre !) et vous permettent de découvrir ce site exceptionnel.
Le jour déclinait et la lumière s'était enfuie ...
Sur le chemin du retour,
visite du village pour admirer les ruelles et portes anciennes, à peine teintées ...
de l'ocre et du bleu, du bleu et de l'ocre.....
Un mur très ancien qui a perdu son crépi mais pas ses belles couleurs !
On se faufile entre les murs étroits, pour découvrir du haut des remparts...
une vue magnifique sur les environs !
Le temps d'une descente...
et nous voilà aux pieds des remparts !
Passage obligé devant l'église ...
Dirigeons-nous vers le clocher ...
Passons sous le porche et
découvrons quelques belles portes !
Vous en avez assez de l'ocre et du bleu ? Tiens voilà du bois brun ...
mais pas pour longtemps ! le cyprès va faire toute la différence....
Prenons le temps, encore une petite ruelle ...
une dernière façade décrépie ...
avant de prendre une rue qui nous amène vers la sortie du village
Sur le chemin du retour
nous croisons une borie transformée en...
Poste de garde à l'entrée... ou à la sortie !
Les bories sont des constructions traditionnelles provençales (remontant au néolithique) bâties de pierre sans mortier et assemblées selon la technique de la voûte en encorbellement.
Les bories sont visibles sur tout le territoire du Lubéron. Elles répondaient à la nécessité d'épierrer les sols pauvres des plateaux calcaires pour y permettre la mise en culture. Elles sont regroupées sous la forme d'un véritable village à Gordes.
Avant de partir, un tout dernier regard à ce beau village !
Nous y reviendrons et vous, faites-vous plaisir, allez-y.... !!!
J'espère que cette petite visite vous a plu... revenez, à bientôt !
Jany
DEFILES, FETES FOLKLORIQUES PROVENCALES, PASTORALE, CARNAVAL
ECOLES, ASSOCIATIONS et PARTICULIERS
LOCATION DE COSTUMES DE TRADITION PROVENCALE POUR ENFANTS
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Commentaires (1)
1. CERUTTI Laetitia 13/02/2011
Coucou Jany,
Les photos des maisons sont superbes; "l'histoire" de l'ocre est passionnante.Ces petites ruelles reflètent la provence,de plus que les voitures ne peuvent pas y passer,c'est le calme pour venir faire une promenade en famille,comme tu le dis dans le"cours" sur cette belle région!A bientôt, Laetitia.